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L'allaitement combat l'asthme de l'enfant

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 19/02/2008 - 00h00
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Des chercheurs francais viennent de montrer l'effet bénéfique de l'allaitement dans la protection contre l'asthme. Grâce à une étude conduite sur des souris, ils prouvent que le passage dans le lait maternel d'un allergène respiratoire diminue de plus de 60% la réponse allergique.

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C'est la première fois que les mécanismes qui sous-tendent cette protection sont élucidés. L'asthme est une maladie principalement infantile. Elle est la conséquence d'une réponse immunitaire inappropriée contre des substances présentes dans l'air appelées allergènes. A leur contact, les individus sensibles à ces particules présentent des difficultés respiratoires.
L'augmentation rapide de la prévalence de l'asthme ces dernières années est vraisemblablement liée à des changements de notre environnement: pollution plus importante, tabagisme passif , exposition à des agents infectieux, évolution de notre alimentation. En outre, plusieurs travaux ont montré que l'exposition à des facteurs environnementaux chez l'enfant était déterminante dans le développement de la maladie.

Allaitez, c'est prouvé?

Les suspicions vont bon train à propos du rôle protecteur de l'allaitement sur le développement des maladies allergiques depuis une décennie. Mais les mécanismes qui sous-tendent cette protection n'étaient à ce jour pas encore élucidés. C'est à cette question que se sont intéressés les chercheurs de l'Inserm, en France.
Lorsqu'une mère qui allaite respire des allergènes potentiels, ceux-ci, une fois inhalés pourraient, à l'instar des aliments, passer dans le lait et être transmis au nouveau-né. D'où l'hypothèse de privilégier cette voie de transmission pour rendre l'enfant tolérant à cet allergène, étant donné la présence connue dans le lait maternel de nombreux médiateurs du système immunitaire.

Une réponse allergique diminuée

Les scientifiques ont dès lors exposé des souris allaitantes à des allergènes diffusés dans l'air via des aérosols. Seules les mères étaient exposées à l'allergène. Une fois les séances terminées, l'allaitement des souriceaux se déroulait normalement. Verdict: la réponse allergique diminue de 60 à 80% par rapport aux souris allaitées par des mères non exposées.
Cette recherche expérimentale démontre plusieurs choses. Premièrement, la protection induite chez le souriceau est bien spécifique de l'allergène administré à la mère: celui-ci est présent dans le lait des mères environ 3 à 4h après l'exposition. Deuxièmement, la protection transmise par la mère dépendrait de la présence conjointe dans le lait de l'allergène et d'une molécule inhibitrice, appelée TGF beta1.
Enfin, elle prouve que les anticorps maternels présents dans le lait, connus pour protéger les enfants allaités des maladies infectieuses, ne sont pas impliqués dans cette protection.

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 19/02/2008 - 00h00 Nature Medicine, janvier 2008
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