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Des antibiotiques contre l'infarctus

Publié par Adaptation Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 08/04/2002 - 00h00
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Des antibiotiques pour prévenir les risques d'infarctus ? L'idée n'est pas aussi saugrenue qu'elle n'y paraît au premier abord. Des chercheurs finlandais ont en effet montré qu'un traitement antibiotique pouvait réduire de facon significative le risque d'infarctus du myocarde.

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La plupart du temps, les infections se caractérisent par l'apparition de fièvre associée à d'autres symptômes plus caractéristiques de l'agent infectieux responsable et de l'endroit que celui-ci a colonisé (pharynx, sinus, poumons, intestins, derme, etc.).Cependant, des agents infectieux ont déjà été mis en cause dans des pathologies dont on pensait qu'elles n'avaient pourtant rien à voir avec des infections. C'est le cas par exemple de la bactérie Helicobacter pylori dans l'ulcère de l'estomac ou encore du Papillomavirus dans le cancer du col de l'utérus. Plus récemment, des chercheurs américains ont même lancé l'hypothèse d'une origine bactérienne dans la maladie d'Alzheimer.

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Par ailleurs, certaines études avaient déjà mis en évidence l'existence d'un lien entre des infections par la bactérie Chlamydia pneumoniae et la survenue d'infarctus du myocarde. L'idée de tester l'utilisation d'antibiotiques dans le traitement des maladies cardio-vasculaires n'est donc pas aussi surprenante qu'elle paraissait au premier abord. D'autant moins que l'on sait que certaines bactéries impliquées dans la survenue des angines peuvent atteindre les valvules qui ouvrent et ferment les cavités du cŒur, provoquant une destruction de ces valvules.Ainsi, dans le cadre d'une étude finlandaise, 150 personnes souffrant de ce type de pathologie se sont vues prescrire un traitement antibiotique (Clarithromycine) durant trois mois. Ces personnes avaient toutes été victimes d'un infarctus du myocarde ou souffraient d'angor instable (forme grave d'angine de poitrine indiquant un risque élevé de survenue d'infarctus du myocarde ou de mort subite à court terme).Si aucun effet probant du traitement n'est apparu nettement au cours de la période de traitement, en revanche, le nombre de décès, d'infarctus ou d'angor instable au bout d'un an avait été considérablement réduit.

Il semble donc bien qu'il existe un lien entre le traitement antibiotique et la diminution des accidents cardio-vasculaires. Mais quel est-il ? Nul ne peut le dire pour l'instant. Peut-être y a-t-il réellement des bactéries impliquées dans ces pathologies ou peut-être ce phénomène est-il dû à un effet indirectement anti-inflammatoire des antibiotiques ? Bien que ces questions restent en suspens, elles ouvrent des perspectives de traitements jusque là inexplorées. Toutefois, des études complémentaires sont bien sûr nécessaires pour déterminer le bénéfice et les risques d'un tel traitement. Il ne faudrait par exemple pas favoriser l'apparition de résistances à ces antibiotiques…

Publié par Adaptation Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 08/04/2002 - 00h00 Sinisalo, Circulation 2002 ; 105 : à paraître
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