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Baby blues : papa aussi

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 24/01/2006 - 00h00
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Le baby blues de la jeune accouchée est bien connu du grand public. En revanche, qui s'occupe des troubles dépressifs susceptibles de toucher le nouveau père ? Ce baby blues paternel est une réalité à dépister et à prendre en charge rapidement, avant d'en constater les conséquences, notamment sur le développement du bébé …

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Père et mère à la même enseigne

Lorsqu'une mère souffre de dépression à la suite d'un accouchement, les conséquences chez l'enfant sont aujourd'hui bien connues et se traduisent par des troubles sociaux, comportementaux, cognitifs et physiques. Sachant que les pères ne sont pas épargnés par ce baby blues, on peut légitimement se demander si les répercussions sur l'enfant sont de même nature et de même proportion. En d'autres termes, les troubles de l'humeur paternels en période post-natale sont-ils fréquents et quels sont leurs effets sur le développement du bébé ?Afin de répondre à cette question, des chercheurs américains ont analysé le devenir d'une population d'enfants. Dans les huit semaines suivant leur naissance, les parents ont été contactés par téléphone afin de préciser l'existence éventuelle de symptômes dépressifs. On constate ainsi que 10% des mères et 4% des pères sont atteints de dépression grave.Au moment des 21 mois de l'enfant, puis en début de scolarité, les parents ont à nouveau été interrogés et les enfants soumis à des tests psychomoteurs.

Trouble de l'humeur du père = trouble du comportement chez l'enfant

La dépression paternelle postnatale induit des troubles comportementaux chez l'enfant, et plus particulièrement chez les garcons…Les troubles de l'humeur du père sont clairement associés à une majoration des troubles du comportement à l'âge de trois ans et demi. Ces enfants souffrent davantage de troubles émotionnels ou de la conduite et d'hyperactivité. Mais on constate également que les garcons sont plus souvent affectés que les filles par l'état dépressif de leur père et présentent un risque de troubles comportementaux 5,7 fois plus élevé que les filles. On remarque aussi que les garcons développent plus fréquemment des troubles de la conduite et de l'hyperactivité, alors qu'en revanche, le risque de trouble des émotions (tristesse, inquiétude) augmente à l'identique chez les garcons et les filles. Ainsi, tout comme la dépression maternelle, le baby blues chez le père entraîne des effets délétères sur le développement du bébé. Toutefois, lorsque les symptômes dépressifs se manifestent chez la mère, les enfants des deux sexes sont identiquement concernés, alors que les garcons sont davantage affectés si c'est le père qui souffre de troubles de l'humeur.S'il est intéressant de connaître cette différence selon le sexe, le plus important à retenir est qu'il est primordial de dépister un syndrome dépressif après l'accouchement, tant chez la mère que chez le père. Car en l'absence de prise en charge, les répercussions sont importantes, notamment sur le développement de l'enfant, lequel risque d'être altéré et de se traduire par des troubles du comportement.

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 24/01/2006 - 00h00 Le Quotidien du médecin, 5 janvier 2006.
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