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Les champions trahis par leurs doigts

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 03/06/2003 - 00h00
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Depuis plusieurs années, John Manning, docteur en Sciences Biologiques de l'Université de Liverpool utilise la longueur des doigts pour dépister le talent athlétique. Et cela marche!

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Le docteur John Manning est un passionné de biologie et de sport, qui n'hésite pas à mettre ses théories à l'épreuve. Même les plus inattendues, comme ici, lorsqu'il s'agit de relier la taille de nos doigts à nos prédispositions sportives. Certes, cela semble bizarre de prime abord. Mais sa méthode fait de plus en plus d'adeptes dans le monde anglo-saxon. John Manning travaille notamment auprès de l'équipe de football de Liverpool, ainsi que dans les milieux de l'athlétisme et du ski. Aux Etats-Unis aussi, ses recherches rencontrent beaucoup de succès. Lors d'une émission récente à la BBC, il avait été mis au défi de repérer le sprinter le plus rapide d'un groupe de 6 athlètes sur base de la mesure de leurs doigts. Il a réussi! Cette démonstration participa bien sûr à sa notoriété récente. Mais, comment procède-t-il?

Une histoire de testostérone

La formation des doigts s'effectue très tôt dans la vie fŒtale et, selon Manning, elle subit l'influence du climat hormonal, notamment la production de testostérone qui, chez le petit garcon, commence dès le deuxième mois de gestation pour transformer l'appareil génital externe. Il s'agit d'un stade déterminant du processus de différenciation sexuelle. Beaucoup de spécialistes pensent que cette testostérone influence aussi le développement d'autres organes, notamment le cerveau, avec éventuellement, en cas de sur- ou de sous-dosages, des séquelles nerveuses qui surviendraient plus tard dans la vie. Enfin, l'hormone serait également à l'origine de caractéristiques plus anecdotiques comme la taille des doigts. De fait, les hommes ont des doigts proportionnellement plus longs que ceux des femmes.

Cherchez la différence

Dans le cadre de différentes recherches cliniques, le docteur Manning et son équipe ont donc mesuré les doigts de personnes de toutes origines et de tous bords: déprimés, dyslexiques, schizophrènes, mais aussi musiciens, mathématiciens, etc. Ainsi a-t-il trouvé des corrélations étonnantes entre la taille des doigts, le mode de pensée et les prédispositions aux maladies. Mais le plus frappant concerne les sportifs! Les grands champions se caractérisent pratiquement tous par le profil particulier de leurs mains, avec un annulaire de longue taille et un index plus court. En divisant l'un par l'autre, il établit alors le rapport 2D/4D qui sert au dépistage sportif. Chez les femmes, les deux doigts sont pratiquement de la même longueur. Le rapport avoisine donc l'unité. Chez les hommes, l'annulaire est souvent plus long que l'index. Le rapport est donc plus petit. Et chez les champions, il s'abaisse encore à mesure qu'augmentent les prédispositions pour le sport. Voilà en résumé la théorie de John Manning. Et si elle ne vous satisfait pas totalement sur le plan scientifique -beaucoup de questions restent effectivement en suspens- au moins elle est drôle, non?

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 03/06/2003 - 00h00 Digit ratio: a pointer to fertility, behaviour and health, 2002, John T.Manning, Editions Rutgers University Press, NJ, USA.
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