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Chirurgie esthétique et risque de suicide

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 17/10/2006 - 00h00
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La relation peut paraître surprenante mais elle est réelle et très forte. Selon une étude canadienne, le taux de décès par suicide est supérieur de 73% chez les femmes ayant bénéficié d'une chirurgie esthétique pour une prothèse mammaire.

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Les risques de la chirurgie esthétique

Jusqu'à présent on suspectait plutôt la chirurgie esthétique, tantôt d'augmenter les risques de cancer, tantôt d'augmenter les risques de maladie immunitaire. Les implants en silicone ont également fait parler d'eux notamment en termes de risque de fuites.
Afin de vérifier l'innocuité de ces interventions chirurgicales à visée esthétique, une équipe de chercheurs canadiens a comparé le taux de mortalité chez les femmes ayant bénéficié d'une chirurgie esthétique par rapport à un groupe témoin (femmes de même âge appartenant à la population générale).

Les taux de décès et les causes ont été examinés au sein de deux populations :
24.500 femmes ayant recu une prothèse mammaire pour augmenter la taille de leurs seins, entre 1974 et 1989 ;
16.000 femmes ayant bénéficié d'une chirurgie esthétique autre qu'une prothèse mammaire durant cette même période.

Après un suivi de 15 ans, le taux de mortalité globale n'est pas plus important dans ces deux populations par rapport au groupe témoin. Il est même très inférieur de 26% chez les femmes ayant recu une prothèse mammaire et de 32% chez les autres.
Ce phénomène est vraisemblablement dû au fait que les femmes bénéficiant d'une chirurgie sont davantage en bonne santé. En effet, une intervention chirurgicale esthétique ne se réalise que chez des femmes en bonne santé. De plus, elles ont généralement un niveau socio-économique plus élevé.

Beaucoup plus de suicide après une chirurgie esthétique

En revanche, le taux de décès par suicide est de 73% supérieur chez les femmes opérées pour prothèse mammaire par rapport au groupe témoin, et de 55% supérieur chez les femmes ayant bénéficié d'un autre type de chirurgie esthétique.

De toute évidence, les femmes candidates à la chirurgie esthétique présentent une fragilité psychologique accrue.

Cette constatation renforce l'idée selon laquelle les femmes qui souhaitent recourir à la chirurgie esthétique doivent être soigneusement examinées au préalable, tant sur le plan physique que psychologique. Il est important d'explorer les raisons évoquées poussant à l'intervention esthétique, mais aussi d'analyser, par exemple, le degré de confiance en soi, d'estime de soi, etc. De plus, un délai de réflexion assez long doit être respecté. On peut également se demander quelle proportion de ces femmes aurait davantage tiré bénéfice d'un soutien psychologique plutôt que d'une intervention chirurgicale ?

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 17/10/2006 - 00h00 Villeneuve P.J. et coll., Am. J. Epidemiol., 164 (4) : 334-41, 2006
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