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Chocolat : passion dévorante ou drogue douce ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 30/03/2016 - 10h31
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Pâques est passé avec son cortège d'œufs et de lapins en chocolat. Et les enfants ne sont pas les seuls à en être amateurs ! L'appétence pour le chocolat dépasse de loin la simple gourmandise des petits. Les grands parlent parfois de leur consommation comme d'une passion dévorante, d'autres se décrivent plutôt comme des " accros ", d'autres enfin soignent leur " déprime " ou leur stress avec du chocolat. Qu'en est-il réellement ?

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Une recherche de sensations sensorielles fortes ?

Qui n'a pas un jour entamé une tablette de chocolat pour savourer deux délicieux carrés et a réalisé quelques minutes ou quelques heures plus tard qu'il ne restait plus que l'emballage ? D'où vient cette envie irrépressible qui nous pousse à continuer à manger, alors que nous n'en avons plus besoin ? Que contient donc cet aliment qui, à son origine, était même considéré comme un médicament, pour susciter un tel engouement ?

Selon le Docteur Gérald Apfeldorfer, médecin nutritionniste et psychothérapeute, est "chocolatomane" celui qui recherche dans la consommation du chocolat des stimulations sensorielles fortes, lesquelles sont à l'origine de pulsions irrésistibles envers le chocolat… mais pas n'importe lequel. Les chocolatomanes différencient le bon grain de l'ivraie. Ils apprécient tout particulièrement le chocolat noir dont la teneur en cacao dépasse au moins 50% de leur composition.

Ou une recherche de substances psychologiquement actives ?

Les neurophysiologistes se sont, quant à eux, demandés si cette appétence sélective pour le chocolat ne serait pas conditionnée par la recherche de substances psychologiquement actives. Résultat : ils en ont trouvé un grand nombre qui entrent dans la composition chimique d'une fève de chocolat. Chantal Bismuth, professeur de toxicologie à l'Hôpital Lariboisière à Paris précise que "le cacao est une substance complexe, formée d'au moins 800 molécules différentes, dont certaines ont une activité pharmacologique connue" comme la sérotonine.

La vertu anti-dépressive du chocolat est vantée par certains passionnés ; elle pourrait être liée à la faible quantité de sérotonine retrouvée dans la composition du chocolat. La sérotonine est une substance présente naturellement dans le cerveau et qui joue un rôle sur l'humeur. D'ailleurs, certains antidépresseurs comme le Prozac® influencent particulièrement la sécrétion de sérotonine.

Les neurophysiologistes ont également démontré que le chocolat induit une sécrétion de peptides opiacés cérébraux, autrement dit de petites molécules d'opium. Cette observation expliquerait le fait que le chocolat ne soit pas seulement une source de plaisir gustatif, mais induise aussi un surcroît de plaisir.

Parmi les substances entrant dans la composition du chocolat figurent aussi la caféine, la théobromine, le salsolinol et la phényléthylamine. Toutes trois sont des molécules qui favorisent le maintien de l'éveil et de la vigilance. En outre, la théobromine est considérée comme ayant un effet stimulant du système nerveux central et cardiaque. Elle facilite le travail musculaire et excite l'appétit. La caféine est aussi bien connue pour augmenter la résistance à la fatigue, favoriser l'activité intellectuelle et accroître la vigilance.

Plus récemment, des scientifiques ont aussi mis en évidence, dans la composition du chocolat, une faible quantité d'anandamide, une substance ayant des effets proches du cannabis ! Dans un article publié en 1996, ils précisent : "notre désir intense de chocolat ne serait pas seulement dû au goût et à la texture, mais aussi à un sentiment de bien-être accru, similaire à celui produit par les cannabinoïdes présents dans le cannabis."

Initialement publié par Dr Catherine Feldman le 29/04/2003 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 30/03/2016 - 10h31
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