Mauvaise nouvelle : fumer accélère le vieillissement de la peau. A 35 ans, vous en paraissez 45, voire plus.
Bonne nouvelle : certains effets sont réversibles si vous optez pour une vie sans tabac.

La peau vieillit plus vite à cause du tabac
Avec l’âge, notre peau se modifie naturellement : elle devient moins épaisse, perd son élasticité, est sujette à des variations de couleur. C’est normal. Ce qui l’est moins, c’est quand ce vieillissement de la peau arrive de façon prématurée. En cause : des habitudes de vie comme une exposition excessive au soleil ou le tabagisme.
L’ampleur des effets du tabac sur le vieillissement cutané varie en fonction de l’âge, du nombre d’années passées à fumer et de la quantité de cigarettes fumées par jour. Il semblerait que les femmes soient plus sensibles à ces effets que les hommes. Et il suffit parfois d’un simple coup d’œil pour se rendre compte des dégâts causés par le tabac.
Fumeur: un teint de peau caractéristique et des rides profondes
Chez les fumeurs, la "petite mine", c’est tous les jours. Ce teint pâle, terne, un peu grisâtre, est essentiellement attribuable au phénomène de vasoconstriction : le diamètre interne des vaisseaux sanguins se rétrécit. Les globules rouges éprouvent dès lors des difficultés à se frayer un passage pour acheminer l’oxygène dans les couches superficielles de la peau.
Deuxième caractéristique : ces rides, longues et profondes, qui sillonnent le visage du fumeur. Trois éléments sous-tendent ce phénomène :
- La fumée de la cigarette agresse la peau. Pour se défendre de cette agression, la couche cornée s’épaissit, ce qui favorise l’apparition de rides.
- La "mimique": un fumeur tire sur sa cigarette 100 fois par jour. A terme, ce mouvement accentue les petits sillons qui bordent la bouche.
- Les substances toxiques : si vous fumez, vous inhalez des substances qui vont s’infiltrer dans votre sang et freiner la synthèse du collagène et de l’élastine, ces protéines qui donnent à la peau force et élasticité.
Conséquences: la formation des rides et ridules est accélérée et la peau a tendance à s’affaisser.
Dr Pierre-Dominique Ghislain, Dermatologue (Cliniques universitaires St-Luc, Bruxelles) - Dr Mary Lowy, Dermatologue - Dr Pierre Bachez, Pneumologue et tabacologue (coordinateur du centre de sevrage tabagique de la clinique St-Luc à Bouge) Helfrich et al., Arch Dermatol. 2007;143(3):397-402. doi:10.1001/archderm.143.3.397 « La femme et le tabac, histoire d’une mésalliance » - Dr Alain Dollinger et Mary Dollinger (Pocket, 1999)