Les corticoïdes sont des médicaments dont l'intérêt thérapeutique n'est plus à démontrer.
Pourtant, leur utilisation à long terme n'est pas dénuée d'effets secondaires, tout aussi préoccupants chez le sujet âgé que chez les jeunes.
On craint notamment les ostéoporoses cortisoniques. Explications...

Corticoïdes : des médicaments très utiles
Schématiquement, on peut dire que les corticoïdes permettent de lutter contre les allergies, les inflammations et certaines maladies touchant le système immunitaire. On peut les utiliser sur des périodes courtes en cas d'allergie ou de réactions inflammatoires sévères (oedèmes de Quincke, oedèmes laryngés, surdité brusque, oedème cérébral, etc.).
Chez les sujets âgés, les corticoïdes sont souvent prescrits à plus long terme, pour soulager des maladies chroniques neurologiques, dermatologiques, endocriniennes (insuffisance surrénalienne) mais surtout respiratoires (asthme grave, fibrose pulmonaire, etc.) et rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, par exemple).
Les effets indésirables des corticoïdes
Utilisés à dose adéquate sur une période de quelques jours, les corticoïdes n'entraînent pas plus de complications que tout autre produit actif. Ils sont même souvent totalement indispensables dans bon nombre de situations d'urgence.
Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est qu'un traitement de plus de 10 jours à forte dose doit rendre vigilant. Les corticoïdes ainsi utilisés ont une action sur le métabolisme et perturbent, entre autres, les taux de sel (rétention hydrosodée à l'origine d'oedèmes) et de sucre (déclenchant ou déséquilibrant un diabète). Ils favorisent aussi l'ostéoporose, la fonte musculaire, la fragilité cutanée.
Ils peuvent aussi réveiller des infections, certains troubles psychiques (insomnie, confusion, agitation). On peut encore ajouter les risques d'hémorragie digestive haute (ulcères duodénaux), qui ne sont pas à négliger. Et cette liste est loin d'être exhaustive.
Pour le senior et surtout pour la femme ménopausée, le risque majeur est l'ostéoporose induite, avec, comme complication toujours crainte, la fracture.
Dr Stéphanie Lehmann. Gudbjornsson B. et al. Ann Rheum Dis 2002 ; 61 : 32-6