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Les crèches, vecteurs de méningites

Publié par Dr Philippe Presles : Adaptation : Dr Philippe Burton le 28/01/2003 - 00h00
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Pour la première fois, une étude démontre le rôle des crèches dans la propagation directe des pneumocoques, bactéries responsables de méningite et de septicémies à pneumocoques. Les enfants fréquentant les crèches transmettent ces bactéries à leurs plus jeunes frères et sŒurs gardés à la maison.

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Les crèches responsables

Durant deux années, une équipe de chercheurs a suivi deux groupes d'enfants. L'un était constitué de 36 nourrissons et jeunes enfants âgés en moyenne de 6 mois, gardés à la maison et n'ayant pas recu le vaccin anti-pneumococcique. L'autre comprenant 262 autres enfants âgés en moyenne de 27 mois, fréquentant 8 crèches différentes. Certains d'entre eux étaient les frères et sŒurs des enfants du premier groupe.Les auteurs ont alors isolé et identifié les souches de pneumocoques chez les 36 nourrissons et jeunes enfants du 1er groupe, puis recherché la présence de ces mêmes souches dans les 8 crèches fréquentées par les plus grands. Et effectivement, dans 76% des cas, au moins une souche similaire a été détectée à la fois chez les tout-petits et dans la crèche fréquentée par le plus grand des frères et sŒurs.Cette similarité, qualifiée de " frappante " par les auteurs, démontre bien que les crèches contribuent à véhiculer les pneumocoques et à les propager au sein de la fratrie. Ceci est probablement vrai de toute collectivité.

Bientôt une solution

D'où l'intérêt du vaccin anti-pneumococcique, désormais remboursé en France par l'Assurance maladie notamment pour les enfants de moins de 2 ans et vivant en collectivité. Il devrait permettre un meilleur contrôle de la transmission des pneumocoques, qui rappelons-le sont de plus en plus résistants aux antibiotiques et donc difficiles à prendre en charge.Ce vaccin sera bientôt disponible en Belgique. Il sera commercialisé par les Laboratoires Wyeth sous le nom de Prevenar.Il y a fort à parier que ce vaccin sera d'abord mis à la disposition des petits patients sans remboursement comme ce fut malheureusement le cas avec le vaccin contre la méningite C.Ou alors, l'expérience aidant, celui-ci ferait l'objet d'un remboursement dès son lancement, mais n'est-ce pas présumer de nos dirigeants. Affaire à suivre.

Publié par Dr Philippe Burton le 28/01/2003 - 00h00 The Journal of infectious diseases, 186 (11) : 1608-1614, 2002.
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