Une nouvelle étude révèle que la consommation actuelle de soft-drinks est à l'origine de l'augmentation spectaculaire de calories apportées par les sucres ces 40 dernières années. Les colas et autres limonades couleraient-ils dans nos veines ?

En quarante ans, notre alimentation a subi de profondes évolutions, en particulier en engrangeant plus de sucres ajoutés, mais aussi de sel. Or, en parallèle, le poids moyen de l'homme a suivi une pente vertigineuse au point que l'obésité fait figure aujourd'hui de véritable épidémie à l'échelle planétaire. Pure coïncidence ?
L'eau, c'est démodé
Cela fait maintenant belle lurette que les eaux minérales ou de source sont largement concurrencées (et parfois détrônées) par les soft-drinks et les jus de fruits sucrés dans le panier des ménages. A titre d'exemple, en terme de production, le thé glacé représente 9 milliards de litres, dont deux milliards en Europe. En 2001, il s'est vendu 500 millions de litres de Lipton Iced Tea en Europe... Au hit-parade des consommateurs européens de thé glacé, les Belges arrivaient 5e avec 8 litres par habitant et par an. C'est sans doute la face cachée de l'iceberg, car on ne parle ici que de thé glacé et l'ogre Coca-Cola joue sur un tout autre registre. Pour contrer cette offensive sucrée, les fabricants d'eaux minérales ont également changé leur fusil d'épaule ces dernières années en proposant des eaux aromatisées et sucrées.Bref, on boit plus, mais de plus en plus sucré, même si le Light se taille une belle part de marché.
Les calories se boivent
Aux Etats-Unis, l'United States Department of Agrigulcture a enregistré un doublement de la consommation de soft-drinks et de jus de fruits sucrés entre 1977 et 1996, alors que dans le même temps, la consommation de laitages baissait d'environ 20 %.Des chercheurs de l'Université de Caroline du Nord, à Chapell Hill, ont montré que cet accroissement de la consommation est directement et majoritairement associé à une augmentation des calories apportées par les sucres.Dans leur enquête menée également entre 1977 et 1996, ils ont observé que sur les 83 kcal supplémentaires apportées dans cette période par les sucres ajoutés, près de 80 % étaient attribuées aux seuls soft-drinks et jus de fruits sucrés.