Blog : " Le blog de la Rédaction "
Le conseil supérieur de la santé a récemment rendu un avis négatif ou tout du moins de prudence concernant la réalisation des échographies prénatales non médicales.
Prudence excessive ou mise en garde raisonnable ?

La mode des échographies souvenirs
Il est loin le temps où les parents tentaient de négocier auprès du gynécologue une image de l’échographie de leur futur enfant, imprimée de mauvaise grâce par le médecin sur papier thermique de piètre qualité.
Aujourd’hui la réduction du coût des technologies d’échographie les a rendues accessibles en dehors du milieu médical. Et de plus en plus de parents font appel à des sociétés qui leur proposent d’échographier le fœtus en 3D et en mouvement. Évidemment, tous les termes marketing sont utilisés : 4D, pour définir la 3D en mouvement et même, par certains, 5D ou échographie affective. Ce type d’échographie affective permettrait, « contrairement à ce qui se passe habituellement dans le bureau du médecin », d’après leur publicité, de créer une véritable relation affective entre les parents et le futur bébé grâce à des images de grande qualité et au temps consacré à l’échographie.
Médicalement sans danger ?
Étonnamment, le Conseil Supérieur de la Santé met en avant des arguments médicaux pour s’opposer à la réalisation de ces échographies de confort. Ils pointent du doigt le fait qu’on ne connaît pas les effets à long terme de l’exposition prolongée du fœtus aux ultrasons. Et que dans le contexte d’une échographie souvenir, justement, l’échographie serait prolongée… puisque c’est l’objectif de l’examen : voir le fœtus. Même si l’argument de prudence peut et doit être utilisé, il tient difficilement la route.
Rappelons :
- Que l’échographie utilise des ondes « sonores » et non des rayonnements ionisants comme les rayons X.
- Que l’échographie prénatale est utilisée depuis des dizaines d’années dans le monde médical sans que, a posteriori, on n’ait jamais démontré la moindre nocivité.
- Qu’il a toujours existé des grossesses dites à risque qui nécessitent une surveillance échographique au-delà des 3 échographies prénatales habituellement recommandées et que l’augmentation de l’exposition de ces fœtus aux ultrasons n’a jamais été démontrée dangereuse.
- Que les échographies médicales, en particulier celle du deuxième trimestre qui a pour but de détecter d’éventuelles malformations, doivent être réalisées par des échographistes très expérimentés. Ce qui n’empêche pas certains médecins de réaliser une échographie supplémentaire dans leur cabinet sans parfaitement maîtriser la technique.