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Enfance : partager, cela s'apprend

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 29/07/2013 - 16h30
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Partager ses jouets, c'est difficile quand on est enfant. La générosité n'est hélas pas instinctive, c'est plutôt l'instinct de possession qui l'est. Aussi, les parents ont un rôle subtil à jouer pour aider leurs enfants à évoluer.

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Comment apprendre à son enfant à partager ?

"Mais prête donc cette poupée à ta cousine", s'énerve Hélène, la maman d'Anaïs. Non, Anaïs ne veut pas, elle serre sa poupée contre elle et refuse de la lâcher. Anaïs est-elle une horrible égoïste ? Pas du tout, elle est seulement très jeune, elle a à peine trois ans. Elle a du mal à comprendre plusieurs choses. Tout d'abord, dans son esprit, ce qu'elle a dans la main est à elle. Cette poupée, même si elle est à sa cousine, elle se l'est appropriée dès qu'elle l'a prise dans ses bras. Et puis, elle a du mal à imaginer qu'un jouet peut être prêté. Pour elle, si on lui prend cette poupée, c'est pour toujours. Le temps ne s'inscrit pas pour elle dans la même dimension que celle d'un adulte. Et puis, Anaïs est encore trop petite pour se mettre à la place de l'autre, pour se décentrer. Elle est incapable d'imaginer la joie de sa cousine à serrer cette poupée dans ses bras à elle, elle ne peut que désirer garder ce qui lui plaît ! À cet âge, ce n'est pas la peine de gronder Anaïs, elle est trop petite pour comprendre. Car il faut un minimum de maturité pour être capable de prêter. Alors, que faire ?

Respectez la propriété de l'autre, même si c'est un enfant.

Si la poupée appartient à Anaïs, l'obliger à la prêter alors qu'elle ne le souhaite pas, c'est en fait la voler. On ne peut prêter avec joie que de bon coeur, jamais en se sentant forcé !

Montrez l'exemple
Quand l'occasion se présente, prêtez quelque chose que vous aimez. Et notifiez-le. "Tu vois, je lui prête mon écharpe. Il me la rendra plus tard…". Cet exemple est très formateur ! Si l'occasion ne se présente guère, demandez-vous si vous êtes suffisamment généreux ! Si ce n'est pas le cas, votre enfant aura du mal à l'être plus que vous !

Encouragez à faire plaisir
Montrez, signalez systématiquement quand une action de votre enfant vous fait plaisir. "Tu vois, tu m'aides à ranger, je suis très contente". "Tu vois, tu as laissé ta cousine essayer ta belle robe de princesse, c'est très gentil de ta part". Ainsi, la gratification de faire plaisir et d'être complimenté pourra aider à partager plus facilement !

Attendez la maturité nécessaire
N'attendez pas d'un enfant de deux ans une générosité de Saint ! Il n'en est pas capable. Pour se décentrer de lui suffisamment, il faut au minimum (et c'est encore juste) trois ans, voire cinq ans. Cet apprentissage, comme bien d'autres, se fait progressivement… si vous savez vous y prendre !

Initialement publié par Dr Catherine Solano - médecin sexologue le 19/12/2006 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 29/07/2013 - 16h30
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