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Un espoir belge dans la lutte contre le cancer

Publié par C. De Kock, journaliste santé le 26/09/2006 - 00h00
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Une équipe scientifique belge de l'Université de Liège et de la Faculté universitaire de Gembloux dévoile le rôle antiangiogénique de certains peptides. Cette découverte offre des perspectives prometteuses dans le domaine de la recherche contre le cancer.

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Empêcher l'angiogenèse

Pour grandir et proliférer, les cellules tumorales développent autour d'elles de nouveaux vaisseaux sanguins qui les alimentent. Depuis quelques années, la recherche contre le cancer se concentre ainsi, parmi d'autres voies, sur les moyens d'empêcher l'angiogenèse, c-à-d. la vascularisation tumorale. Les travaux de chercheurs belges de l'Université de Liège et de la Faculté universitaire de Gembloux viennent d'apporter une contribution significative dans ce domaine. Ils révèlent qu'une catégorie de peptides, les peptides " obliques " présents dans l'hormone de croissance humaine ou la prolactine humaine par exemple, manifestent une activité antiangiogénique. Cette découverte va permettre d'approfondir la connaissance des mécanismes régulant l'angiogenèse et ouvre des perspectives très prometteuses sur le plan thérapeutique.

Dans la lutte contre le cancer, une des voies suivies actuellement par la recherche est de cibler les vaisseaux sanguins autour des tumeurs plutôt que les tumeurs elles-mêmes. Les cellules malignes ont en effet une propension à muter facilement et à développer un mécanisme de résistance aux agents anticancéreux, alors que les cellules vasculaires autour des tumeurs, parfaitement saines, réagissent de manière plus stable aux thérapies. D'où l'idée d'interrompre la prolifération des cellules tumorales en bloquant le processus de vascularisation.

L'espoir des peptides obliques

Les peptides " obliques " sont de courts fragments de protéines capables de s'insérer de manière inhabituelle dans les membranes cellulaires. Ils pénètrent de manière oblique dans la membrane, en perturbent la structure et mettent en route des mécanismes biologiques à l'intérieur des cellules infectées.

Découverts à la fin des années 80 par les Pr Robert Brasseur et Jean-Marie Ruysschaert à l'Université libre de Bruxelles, les peptides obliques sont désormais connus pour intervenir dans les mécanismes infectieux d'un grand nombre de virus comme le HIV, le SIV (Sida du singe), le BLV (leucémie bovine), le virus de la rubéole ou le virus influenza de la grippe. Plus récemment, on a également identifié le rôle de ces peptides dans le développement de maladies neurodégénératives comme les maladies d'Alzheimer ou de Creutzfeldt-Jakob (maladie de la vache folle). La recherche biomédicale s'intéresse donc aux moyens de bloquer l'action de ces peptides.

Les résultats publiés par l'équipe de Liège et de Gembloux suggèrent exactement l'inverse. Ces courts fragments de protéines n'ont pas qu'un effet pathogène (c.-à-d. qui peut provoquer une maladie); ils sont aussi des inhibiteurs de l'angiogenèse, devenant ainsi des alliés précieux dans la lutte contre la prolifération de cellules tumorales.
Par ailleurs, les chercheurs de l'ULg ont observé le même effet antiangiogénique avec les peptides obliques du virus du SIV (Sida du singe) et du peptide amyloïde responsable de la maladie d'Alzheimer.

Publié par C. De Kock, journaliste santé le 26/09/2006 - 00h00 Communiqué de presse "Cancer: des peptides "obliques" ont une activité antiangiogénique", Université de Liège, 12 septembre 2006.
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