Une équipe médicale belge a permis la première grossesse au monde après autotransplantation de tissu ovarien cryopréservé, ce qui constitue un espoir de maternité pour les femmes devenues stériles à la suite d'un traitement anti-cancéreux.

Grâce aux progrès réalisés dans les traitements anti-cancéreux, le taux de survie des patientes atteintes d'un cancer a fortement augmenté. Malheureusement, ces traitements s'accompagnent souvent d'une ménopause précoce et d'une stérilité. Ces effets secondaires sont provoqués par la chimio- et la radiothérapie.
Prélèvement de tissu ovarien
Une des possibilités pour préserver la fertilité de ces patientes est la congélation d'embryons avant leur traitement, mais elle nécessite un partenaire et la réalisation d'une stimulation ovarienne qui prend du temps et retarde le traitement anti-cancéreux.Une autre stratégie consiste à prélever du tissu ovarien chez la patiente et à le congeler avant le traitement, ce qui permet de pouvoir débuter le traitement anti-cancéreux immédiatement. C'est cette voie qu'ont choisie le Pr Donnez et son équipe.
Test de grossesse positif
En juillet 1997, une patiente de 25 ans présentant un lymphome hodgkinien doit subir une chimio- et une radiothérapie. Elle accepte que les médecins lui prélèvent du tissu ovarien, qui sera congelé à - 196°C. La patiente recoit ensuite le lourd traitement anti-cancéreux nécessaire. Avec ce type de traitement, le taux de ménopause précoce et de stérilité est estimé à plus de 80%. Après son traitement, la patiente n'est plus réglée et les taux hormonaux confirment une ménopause précoce. Vu l'absence de fonction ovarienne, un traitement hormonal de substitution est prescrit.En 2001, la patiente exprime son désir de maternité mais les prises de sang montrent toujours des taux de ménopause et elle ne parvient par conséquent pas à être enceinte.En février 2003, les médecins procèdent à une réimplantation du tissu ovarien prélevé avant le traitement anti-cancéreux.En juin 2003, une laparoscopie (examen endoscopique) vient prouver la survie de la greffe et après le quatrième mois de greffe, d'autres examens démontrent la restauration de la fonction ovarienne, susceptible dès lors de permettre l'ovulation.En janvier 2004, soit onze mois après la greffe, le test de grossesse de la patiente est positif. Depuis, les échographies montrent une grossesse évolutive avec un embryon dont les courbes de croissance et de morphologie sont tout à fait normales.