Près de 2% de la population belge souffre de fibromyalgie. Ces patients présentent une anomalie de la sensibilité à la douleur. Toutefois, à côté de ce processus central, il existerait également un lien entre cette maladie et les troubles anxieux et dépressifs.

La fibromyalgie touche 3,4% des femmes et 0,5% des hommes. L'origine de cette maladie reste inconnue. Des facteurs génétiques sont probablement en cause, car la prédisposition familiale est très nette : le risque de développer la maladie est multiplié par huit lorsqu'un parent du premier degré est atteint. Ce syndrome douloureux chronique a la particularité de s'exprimer conjointement avec d'autres symptômes, douloureux eux aussi, comme des troubles fonctionnels intestinaux, des céphalées chroniques, un syndrome de fatigue chronique ou encore des troubles dépressifs. Ces multiples points douloureux constituent un élément important du diagnostic.
Médecine générale ou psychiatrie ?
Les fibromyalgiques présentent une hypersensibilité à la douleur. Toutefois, il existerait également un lien entre les troubles anxieux et dépressifs et la fibromyalgie. En effet, les patients souffrant de fibromyalgie ont davantage d'antécédents familiaux et personnels de troubles dépressifs et anxieux que les sujets ayant d'autres maladies douloureuses chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde. Par exemple, 14% des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde présentent des troubles dépressifs, contre 70% des fibromyalgiques et 12% des troubles anxieux, contre 47% des patients fibromyalgiques.De plus, l'existence de troubles psychiatriques aggrave la sévérité de la fibromyalgie. Et enfin, l'inutilité des antalgiques, des corticoïdes et des anti-inflammatoires non stéroïdiens est pratiquement admise. En revanche, l'efficacité de certains antidépresseurs est reconnue et de tels médicaments sont couramment prescrits lors de cette affection. Actuellement des évaluations d'efficacité sont en cours.
Une prise en charge multifactorielle
La prise en charge de cette maladie doit néanmoins être à la fois pharmacologique, psychologique et physique. Les thérapies cognitivo-comportementales permettent aux patients d'apprendre à intégrer la douleur et à y faire face. La kinésithérapie favorise l'autonomie. La relaxation et les exercices en aérobie et encadrés sont également bénéfiques. Une meilleure compréhension des mécanismes de modulation de la douleur et des liens entre ce syndrome et d'autres affections devrait permettre à l'avenir de développer de nouveaux axes thérapeutiques.