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Fumer augmente le risque d'infection des plaies, même bénignes

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 30/10/2015 - 10h01
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Le tabac augmente le risque d'infection des plaies, même bénignes. Mais l'abstinence permet de diminuer ce risque jusqu'à ce qu'il soit le même que celui des non-fumeurs.

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L’infection des plaies chez les fumeurs

Les fumeurs ayant subi une opération de chirurgie générale ou orthopédique présentent une fréquence plus élevée d'infection de leurs plaies que les non-fumeurs.

En cause, l'effet nocif du tabac sur l'oxygénation des tissus, ce qui altère le processus de cicatrisation des plaies et compromet les défenses de l'organisme contre les agents infectieux (bactéries).

Sur les 78 sujets en bonne santé enrôlés dans cette étude et suivis pendant 15 semaines, 48 étaient des fumeurs et 30 n'avaient jamais fumé la moindre cigarette.

Au cours de la première semaine, les fumeurs ont été autorisés à fumer 20 cigarettes par jour. Au début de la deuxième semaine, ils ont été répartis au hasard en trois groupes:

  • les fumeurs,
  • les abstinents avec patch à la nicotine (25 mg/j)
  • et les abstinents avec patch placebo.

De petites plaies ont été réalisées dans la région du sacrum sur l'ensemble du groupe. Les chercheurs ont ensuite contrôlé les plaies pendant deux semaines afin de détecter l'apparition de complications éventuelles. Le taux d'infection des plaies était de 12% (11 plaies sur 93) chez les fumeurs et 2% (1 plaie sur 48) chez les personnes n'ayant jamais fumé.

Bien que les infections aient été sensiblement moins nombreuses chez les fumeurs abstinents par rapport aux fumeurs, aucune différence significative n'a été mise en évidence entre les fumeurs abstinents avec un patch à la nicotine et ceux avec un placebo.

Tabac et infections: une étude plus récente confirme

En 2009, une autre étude menée au Danemark sur 1194 patients a confirmé l’intérêt de l’arrêt du tabac avant une opération chirurgicale.

Grâce au suivi post-opératoire, ils ont réalisé que l’arrêt du tabac à titre préventif avait un effet bénéfique sur les complications et les infections liées à une opération. En arrêtant de fumer, grâce à des patches et un programme de suivi, au moins 4 semaines avant une opération, les infections post-opératoires étaient réduites de moitié environ.

Arrêter de fumer est une des meilleures choses que les patients puissent faire pour améliorer leur état de santé général et leur durée de vie.

Ce n'est pas une tâche facile puisqu'on constate généralement un taux de récidive de 50% après 12 mois. Mais, aujourd'hui, les médecins disposent de bien des moyens efficaces et sans danger pour aider leurs patients à vaincre leur dépendance à la nicotine.

Ces données suggèrent en tous cas que les chirurgiens doivent recommander encore plus activement à leurs patients d'arrêter de fumer.

 

Initialement publié par C. De Kock, journaliste santé le 05/08/2003 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 30/10/2015 - 10h01

Annals of Surgery 2003 ; 238 :1-5, 6-8.
2009 British Journal of Surgery Society Ltd. Published by John Wiley & Sons, Ltd.

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