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Goutte : l'effet percolateur...

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 05/06/2007 - 00h00
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Une étude à long terme établit un lien favorable entre la consommation de café et la diminution du risque de goutte. En revanche, aucun effet du thé ou d'autres boissons sources de caféine…

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La goutte est l'une des maladies inflammatoires des articulations les plus fréquentes chez l'homme. Caractérisée par une poussée inflammatoire très douloureuse, elle part du gros orteil, mais irradie aussi à la cheville, sur le cou-de-pied, voire au genou, au coude ou au tendon d'Achille.

A l'origine de son apparition, on retrouve un excès d'acide urique dans l'organisme. Celui-ci peut apparaître sous différentes conditions: excès de poids, abus d'alcool, des antécédents d'hypertension, ainsi qu'une alimentation trop riche en viande ou en laitages. D'après des scientifiques canadiens et américains, son apparition pourrait être prévenue par une consommation importante de café, normal ou décaféiné.

4 tasses par jour

Pendant 12 ans, les auteurs de cette étude ont analysé la consommation de café, de thé et d'autres boissons ou aliments riches en caféine chez 45.869 hommes âgés de 40 ans, sans antécédent de goutte. Tous les quatre ans, chaque volontaire devait répondre à des questionnaires de fréquence de consommation et l'étude a également observé l'impact des différents facteurs de risque sur le développement de la maladie.

Les résultats sont largement en faveur du bon vieux " caoua ". En effet, plus sa consommation est importante, plus la protection à l'égard de la goutte augmente. Ainsi, une consommation journalière de l'ordre de 4 à 5 tasses de café diminue, par rapport aux non-buveurs, le risque de goutte de près de 40 %. Et au-delà de 6 tasses, le risque diminue d'environ 60%, même en présence des facteurs de risque. 6 tasses par jour, c'est beaucoup, mais cela reste acceptable pour le commun des mortels. Le seul danger réside dans la sensibilité de certains consommateurs, comme les hypertendus, à l'action de la caféine.

La caféine hors de cause

A priori, on pourrait penser que le mécanisme derrière l'effet antigoutte du café prend le visage de la caféine… En réalité, il n'en est rien ou presque. En effet, le café conserve une action protectrice, certes un peu plus modeste, s'il est décaféiné et les autres boissons ou aliments riches en caféine (thé, colas, chocolat…) n'ont pas révélé d'activité préventive à long terme.

Le principe actif du café serait donc ici une autre molécule que la caféine. Une autre étude récente des mêmes auteurs a montré que le café, et non le thé, baissait le taux d'acide urique dans le sang chez l'homme et chez la femme. Et dans ces travaux, les auteurs suspectent l'intervention d'un puissant antioxydant du café, l'acide chlorogénique. Ce lien de cause à effet doit cependant être confirmé.

Quoi qu'il en soit, avec une consommation moyenne de 4 tasses par jour, le Belge semble bien armé pour résister aux affres de la goutte…malgré une consommation de viande excédentaire.

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 05/06/2007 - 00h00 Hyon K choi et al. Arthritis & Rheumatism June 2007
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