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Une histoire de brunes pas drôle du tout !

Publié par C. De Kock, journaliste santé le 16/03/2004 - 00h00
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D'après une étude américaine récente, les femmes qui se teignent les cheveux depuis 25 ans ou plus courent un risque accru de développer un cancer du type lymphome non-hodgkinien.

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Une étude menée par une équipe américaine sur 1.300 femmes pourrait expliquer l'augmentation mystérieuse du nombre de cas de cancer affectant le système lymphatique. Elle a révélé que le risque de développer un cancer non-hodgkinien était accru de 50% chez les femmes qui se coloraient les cheveux dans des tons sombres depuis plus de 25 ans. Les produits suspectés sont ceux assurant une coloration permanente.

Prévalence en hausse

La prévalence du lymphome non-hodgkinien a doublé depuis la moitié des années 70 et les chercheurs en ignorent la raison. Ils suspectent une exposition à des substances chimiques. L'American Cancer Society estime qu'en 2004, 54.000 Américains vont présenter un lymphome non-hodgkinien qui aura une issue fatale pour 19.000 d'entre eux. Ce cancer touche davantage les hommes que les femmes. Le terme de lymphome malin non-hodgkinien recouvre des maladies très hétérogènes quant au mécanisme de la transformation maligne, à la morphologie des cellules malignes, à l'évolution et au pronostic de la maladie. Le système lymphatique est l'ensemble des ganglions et des vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci jouent un rôle dans la défense immunitaire de l'organisme. Les personnes immuno-déficientes sont plus particulièrement concernées par ce type de cancer, notamment les personnes atteintes du sida ou ayant subi une transplantation d'organes. Il convient de noter que, de manière générale, le risque absolu de développer un lymphome est très faible, de sorte que, même si ce risque est doublé pour une femme qui se teint les cheveux, il est très peu probable que celle-ci présente un lymphome.

Des produits plus sûrs ?

L'équipe de l'université de Yale a étudié 600 femmes souffrant d'un lymphome non-hodgkinien en les comparant à 700 femmes en bonne santé. Ils les ont interrogées sur leurs habitudes en matière de coloration capillaire. Ils n'ont pas observé de risque accru de cancer chez les femmes qui ont commencé à se teindre les cheveux après 1980. Cette constatation pourrait être le reflet de la modification radicale de la formulation des produits de coloration à la fin des années 70 ou du fait que les utilisatrices plus récentes se trouvent encore en phase d'induction ou de latence. Il est un fait que, depuis une vingtaine d'années, ces produits ne contiennent quasiment plus d'agents carcinogènes connus, dont la concentration varie selon que la teinture est permanente, semi-permanente, foncée ou claire.Même si des études précédentes avaient déjà permis d'établir un lien entre les colorations permanentes et le cancer de la vessie ainsi que le lymphome non-hodgkinien, les scientifiques insistent sur le fait que d'autres études devront être effectuées avant de s'alarmer.Abonnez-vous gratuitement à la newsletter e-santé !Site Fédération Belge contre le Cancer

Publié par C. De Kock, journaliste santé le 16/03/2004 - 00h00 Zheng T., American Journal of Epidemiology, Jan. 15, 2004 ; vol 159: pp 148-154.
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