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Horaires décalés : alimentation désorganisée

Publié par Isabelle Eustache, adapté par G. Leroy, journaliste santé le 10/01/2006 - 00h00
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Le travail posté désigne le travail en horaires décalés, dont fait partie le travail de nuit. Sur un même poste de travail, plusieurs équipes se relaient en rotations successives. Les conséquences pour la santé et le comportement social peuvent être importantes et souvent prévenues. Le point sur l'alimentation du travailleur " posté ".

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Aujourd'hui, 20% de la population active est concernée par le travail posté, une proportion qui devrait augmenter au cours des années à venir. Oui, les travailleurs postés présentent des troubles digestifs, surtout liés à la consommation de tabac, au stress et à la qualité du sommeil. En conséquence directe, ils présentent davantage de risques cardiovasculaires.Oui, les travailleurs postés souffrent fréquemment de troubles du sommeil. Le travail en horaires décalés perturbe l'horloge interne : on se repose lorsque la vigilance est maximale et on travaille lorsqu'elle est minimale. Le sommeil devient plus court et de moins bonne qualité. Le manque de repos est alors source de fatigue chronique, d'irritabilité, de stress et de dépression.Reste à souligner les conséquences familiales et sociales : temps passé en famille moins important, activités culturelles, sociales et sportives plus difficiles.Et enfin, les répercussions sur l'alimentation sont sévères.

Constat alimentaire

La prise de poids est plus élevée en cas de travail posté. Toutefois, la prise énergétique n'est pas plus importante. Chez les travailleurs postés, toute l'alimentation est désorganisée : choix des aliments, horaires des repas, conditions des prises des repas, etc.Globalement, il n'y a plus que deux repas principaux : pas de petit-déjeuner en cas de travail de nuit, et pas de dîner en cas de travail l'après-midi. Ils sont complétés par du grignotage ou des collations. Mais malgré ces prises alimentaires entre les repas, l'apport énergétique total n'est pas supérieur à celui des personnes qui travaillent en horaire régulier de jour. La prise de poids ne peut pas non plus s'expliquer par la nature des aliments car les choix sont les mêmes et comportent les mêmes erreurs : trop de graisses et de sucre, pas assez de légumes, de fruits et de féculents. L'explication serait donc liée au déplacement des horaires des repas. En effet, toutes les variations biologiques, physiologiques et hormonales suivent un rythme de 24 heures selon un cycle jour/nuit. On sait par exemple que la digestion n'a pas le même rendement après un déjeuner ou un repas de nuit. La nuit, que l'on dorme ou que l'on veille, la digestion et notamment la vitesse de vidange gastrique sont ralenties. L'augmentation de la dépense d'énergie qui suit ce repas est donc plus faible, la tolérance glucidique est diminuée, et les triglycérides augmentent.

Conseils pratiques

· Essayez de vous rapprocher au maximum du rythme des trois repas familiaux réguliers, afin de préserver les relations familiales, de conserver une alimentation diversifiée et de respecter un cycle jour/nuit sur lequel l'organisme est normalement calé.· Pas de repas copieux avant d'aller dormir. · Prévoir un repas avant le service de nuit.· Le temps pour prendre un repas, même sur le lieu de travail, doit être de 30 minutes minimum. Manger trop rapidement favorise les troubles digestifs. · Evitez le grignotage entre les repas et les boissons sucrées. · En cas de fringale, sélectionnez soigneusement les aliments : des fruits au lieu d'une barre chocolatée par exemple.· La collation de nuit peut être maintenue car elle favorise l'éveil. Elle doit cependant comprendre des protéines et des glucides, et peu de graisses.· Pas d'alcool bien entendu, mais il faut veiller à une hydratation suffisante (eau, tisane, bouillon…), tout en évitant les boissons sucrées.· Attention au café : s'il stimule, à haute dose, il peut entraîner des troubles de la digestion, du rythme cardiaque et du sommeil.

Publié par Isabelle Eustache, adapté par G. Leroy, journaliste santé le 10/01/2006 - 00h00 Centre de recherche et d'informations nutritionnelles CERIN, 2005.
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