Le lupus érythémateux systémique constitue un vrai problème de santé pour ceux qui en souffrent. La maladie atteint plusieurs organes et pour les femmes, qui sont les plus touchées, la grossesse est possible, mais sous certaines conditions

Le lupus est une maladie auto-immune. Ceci signifie que, sans la présence d'un agent infectieux (bactéries ou virus), le corps produit des anticorps, non plus contre un agresseur, mais contre lui-même. On connaît de la maladie lupique trois formes distinctes : le lupus érythémateux cutané et le lupus subaigu cutané, qui se limitent à la peau et le lupus érythémateux systémique, qui atteint potentiellement tous les organes. Les spécialistes font de moins en moins de différences entre ces différents types et les considèrent comme des manifestations différentes d'une même maladie. On considère aujourd'hui que le nombre de nouveaux cas par an est en Belgique de 1-10/100.000 habitants. Toutefois, le nombre total de cas ne cesse de croître depuis 20 ans : la maladie atteinte ainsi entre 1600 et 6000 personnes en Belgique. Dans 8 cas sur 10, il s'agit de femmes.
Difficile à reconnaître
Les signes de la maladie peuvent être multiples et son début insidieux, ce qui rend son diagnostic assez difficile. Les atteintes sont bien sûr cutanées, se présentant sous la forme de rougeur ou de papules. Celles-ci prennent souvent la forme d'ailes de papillon et apparaissent sur les joues donnant aussi l'impression de la pose d'un masque de loup, d'où son nom de " lupus " (loup en latin). S'il s'agit de la signature la plus visible de la maladie, elle n'apparaît pourtant que dans un cas sur 5 au départ, mais touchera environ 80 % des malades à terme. L'atteinte articulaire survient en revanche dans 1 cas sur 2 avec des douleurs très vives. Les troubles de la coagulation sanguine ne sont pas rares non plus ni même les manifestations rénales, digestives,
Et la grossesse ?
Face à un tel tableau, on comprend mieux pourquoi les grossesses étaient déconseillées chez celles qui présentent la maladie. Ce sujet est d'autant plus important que le lupus a plutôt tendance à apparaître chez les femmes jeunes. Depuis 25 ans, on améliore cependant les traitements et avoir un enfant n'est plus strictement interdit pour ces femmes. La grossesse est autorisée si la maladie est bien contrôlée au départ grâce à un traitement anti-inflammatoire et/ou immunosuppresseur et si le suivi est bien mené. Certaines de ces femmes présentent en effet un risque de fausse couche plus élevé surtout au troisième trimestre. Par ailleurs, la grossesse est une période assez spéciale au niveau immunologique et les femmes atteintes de lupus font fréquemment des poussées inflammatoires. Une journée d'information sera consacrée à ce sujet le 11 mai 2002 au CHU Sart Tilman à Liège.