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Méthylisothiazolinone : un dangereux remplaçant du parabène

Mise à jour par Emilie Pommereau, journaliste santé le 25/10/2013 - 10h51
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Depuis que les parabènes sont accusés d'être des perturbateurs endocriniens, les laboratoires de cosmétiques les remplacent par un substitut qui s'avère en réalité très allergisant pour la peau, la méthylisothiazolinone.

Ce biocide présent dans certains shampoings, lingettes pour bébé, crèmes et produits d'entretiens peut provoquer de l'eczéma de contact.

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Une étiquette "sans parabène" ne garantit pas un produit sans danger

L'absence de parabène est devenu un argument de vente. Mais chaque produit qui vante une formule « 0 % » est tout de même obligé de trouver un substitut, comme avec le sucre dans le Coca-Cola et la matière grasse dans la crème fraîche. Et les substituts peuvent parfois s'avérer dangereux…
C'est le cas de la méthylisothiazolinone.

La méthylisothiazolinone (MIT) est un puissant biocide et conservateur qui permet de lutter efficacement contre la prolifération des bactéries et des champignons. C'est une substance bon marché qui ne nécessite pas d'être présente en grande quantité pour être efficace. Elle est autorisée dans tous les types de cosmétiques avec une concentration maximale de 0,01%.

Certaines personnes ne tolèrent pas la méthylisothiazolinone
Des plaques rouges et des démangeaisons peuvent apparaître jusqu'à 72 heures après que la peau soit entrée en contact la méthylisothiazolinone. On parle alors d'eczéma de contact. Mais parfois, de fines particules qui subsistent dans l'air après l'utilisation d'un produit suffisent à déclencher la réaction allergique. Ces réactions peuvent apparaître subitement même si on utilise déjà le produit depuis longtemps.

 

Une seule solution en cas de sensibilité : l'éviction

Face à un eczéma de contact, les crèmes faiblement dosées en cortisone calment l'irritation cutanée. Mais le plus important est d'identifier la substance responsable pour éviter que la peau ne rentre en contact avec elle. Les test cutanés ou prick tests permettent de révéler l'allergène en cause.

S’il s’agit bien de la méthylisothiazolinone, il faut alors s'atteler à une tâche plus compliquée : le décryptage des étiquettes. En effet, la MIT (méthylisothiazolinone) apparaît souvent derrière l'appellation « Kathon CG », un puissant agent de conservation dont elle est un composant.

Alors que les produits de grande consommation sont de plus en plus épinglés pour leurs compositions toxiques, des initiatives voient le jour pour aider le consommateur à y voir plus clair. Le site www.noteo.info par exemple, permet d'identifier les substances à risque dans plusieurs centaines de produits cosmétiques, d'entretiens et alimentaires.

 

Initialement publié par Emilie Pommereau, journaliste santé le 28/10/2013 - 08h00 et mis à jour par Emilie Pommereau, journaliste santé le 25/10/2013 - 10h51

Dyrgaard Lundov, M. et al., 2012 ;345:e8221. « Médicaments et Parabènes - Point d'information », Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, 25 mai 2011. Jacobs, M.C. et al., Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Dermatologie, 98-145-A-10, 1999, 14 p. Raison-Peyron, N. et al., Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, VOL. 67 - N° 1 - P. 49-52

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