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Les nourritures acides ne sont pas celles que vous croyez !

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 17/01/2006 - 00h00
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Les sportifs sont très sensibles à la question de l'acidité des aliments. Malheureusement, ils se trompent souvent de cible pour soi-disant équilibrer leur alimentation.

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Le phénomène est bien connu des sportifs : après quelques dizaines de secondes d'un effort intensif, les muscles s'acidifient brutalement, ce qui génère douleurs et gonflement. Les athlètes sont coutumiers de ces fluctuations, surtout dans des disciplines comme le 400 ou le 800 mètres où l'on flirte constamment avec les limites de l'organisme. Cette acidité passagère déclenche alors des mécanismes de régulation qui permettent un retour rapide à la normale après quelques minutes de repos. Toutefois, il importe de ne pas surcharger ces filières par le biais d'une alimentation qui serait elle-même beaucoup trop acide.

Ainsi parlait le Dr Kousmine

Dès le début des années 60, le docteur Catherine Kousmine s'était intéressée aux déséquilibres acide/base qui peuvent survenir chez certains individus et à leur impact à long terme sur la santé. Elle avait développé ainsi le concept d'un "terrain défavorable" et posé les bases d'une diététique préventive qui consistait à éliminer certains aliments trop acidifiants. Elle passait pour une farfelue à l'époque. Mais quelques-unes de ses options alimentaires se sont révélées parfaitement exactes et on prête désormais une grande attention à l'évaluation exacte de l'impact acide de chaque aliment. Seulement, il faut savoir que ce genre d'estimation s'avère très difficile à réaliser. Les données diffèrent selon qu'on parle d'acidification sanguine, tissulaire ou urinaire. Et les pièges méthodologiques sont nombreux.

La réhabilitation du citron

Pendant longtemps, on évaluait le caractère acidifiant de chaque aliment en se basant sur ses seules teneurs en acides. Aux sportifs victimes de tendinites, par exemple, on conseillait d'éliminer complètement les agrumes en raison de leur richesse en acide citrique. Les tomates subissaient le même sort du fait de leur concentration élevée en acide malique. En réalité, on se trompait complètement. Pour connaître, l'impact plus ou moins acidifiant d'un aliment, on doit tenir compte de plusieurs éléments. Certaines substances laissent en effet une charge acide dans l'organisme (sulfates, phosphates, chlorures, nitrates). D'autres, à l'inverse, contribuent à favoriser l'excrétion des ions H+ (calcium, potassium, magnésium, sodium). Il faut donc faire la balance entre les deux dans le cadre d'une équation relativement complexe appelée "PRAL": "Potential Renal Acid Load". Le résultat final s'obtient en soustrayant la charge anionique (négative) de la somme des cations (positifs). S'il est négatif, le produit sera considéré comme un alcalinisant. Dans le cas contraire, on le tiendra pour acidifiant et son effet sera d'autant plus prononcé que son score sera élevé. Ce système a permis de constater que les agrumes, à l'instar de l'ensemble des végétaux frais, possédaient en réalité un caractère alcalinisant qui font d'eux des aliments de choix en matière de récupération. Le record du genre est détenu par le raisin ! Les sodas en revanche sont fortement à déconseiller. Ils accentuent le phénomène d'acidose après l'effort et entraînent à la longue une fragilisation du système musculo-tendineux. A bon entendeur, salut.

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 17/01/2006 - 00h00
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