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Aux origines de la fatigue

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 20/07/2004 - 00h00
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La fatigue physique est une composante essentielle de la vie du sportif. Normalement elle disparaît assez vite pour laisser la place à de nouveaux exploits... Mais pas toujours!

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Le mot fatigue est bien vague. Il évoque tout à la fois les courbatures au lendemain d'un marathon, la somnolence après une nuit blanche, l'état pré-dépressif des cadres submergés, le principal symptôme de plusieurs maladies ou simplement du vieillissement. Les auteurs qui se sont intéressés au problème ont bien du mal à sortir une définition précise. Dans le célèbre dictionnaire médical Garnier Delamare, on décrit la fatigue comme "l'état résultant de l'activité prolongée d'un organe (...) se traduisant par une diminution de son fonctionnement et une sensation particulière (sentiment de fatigue)". Une facon élégante de botter en touche.

Une question d'intensité

En physiologie du sport, on retrouve cette même difficulté pour cibler clairement ses différents visages. Aussi parle-t-on de récupération pour la période qui suit immédiatement l'effort. On réserve le mot fatigue pour des périodes généralement plus longues au cours desquelles on cherche essentiellement à se ménager. Quant au terme surentraînement, il désigne une sorte de lassitude profonde et durable, très semblable à la dépression. Beaucoup de sportifs souffrent ou ont souffert de ce mal étrange qui coupe littéralement les jambes. Ils en tirent un immense désarroi, d'autant que, souvent, les tests médicaux ne révèlent rien de franchement anormal.

Le surentraînement aux deux visages

Une série d'expériences ont été menées pour essayer de mieux comprendre ce dernier phénomène, à l'issue desquelles certains auteurs définissent désormais deux sous-catégories de surentraînement selon que l'épuisement nerveux concerne la filière sympathique (adrénaline, noradrénaline) ou parasympathique (acétyl Choline). Tout cela paraît peut-être un peu technique mais, sur base de ce critère, ils arrivent à distinguer deux profils très différents du syndrome. Dans le premier cas, le sujet est excessivement nerveux. Il ne dort plus, ne mange plus et son cŒur s'emballe au moindre effort. Une fatigue du système sympathique se traduit aussi par des pertes de vigilance et un risque accru de blessures. En général, elle s'atténue, puis disparaît après une période de repos suffisamment longue. Quant à la fatigue du système parasympathique, elle demeure beaucoup plus mystérieuse dans la mesure où tous les indices de forme sont au beau fixe. Le pouls est bas, la tension est normale, le sujet mange et dort correctement. Cependant, dès qu'il entame une séance d'exercices, il se sent incapable de pousser son organisme à ses niveaux habituels de performance. Cette fatigue parasympathique s'éternise parfois sans que l'on puisse faire grand-chose pour l'évacuer. Sinon prendre son mal en patience.

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 20/07/2004 - 00h00
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