Les résultats de cette étude préliminaire sont à confirmer au plus vite car ils sèment le doute : la prise d'aspirine pourrait majorer de 80% le risque de fausse couche.

Les AINS, pour Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens, dont les plus connus sont l'aspirine et le paracétamol, font partie des médicaments les plus utilisés dans le monde. Et d'autant plus qu'ils sont délivrés en pharmacie sans ordonnance. Fortement prisés par les femmes enceintes, leur innocuité sur cette population particulière est régulièrement remise en question. Lors d'une étude portant sur les facteurs de risque d'avortement spontané, plus de 1.000 femmes enceintes ont été recrutées. Dès le résultat positif de leur test de grossesse, les auteurs les ont interrogées quant à leur usage d'AINS. 53 sujets ont affirmé avoir eu recours à des AINS. Par la suite, 162 fausses couches ont été enregistrées jusqu'à la 20e semaine. Après analyse des différents paramètres susceptibles d'intervenir, les auteurs observent une augmentation du risque de fausse couche de 80% chez les femmes ayant consommé de l'aspirine en début de grossesse. En revanche, cette relation n'est pas constatée avec le paracétamol.
Des données à confirmer
Il est trop tôt pour interdire dès aujourd'hui l'usage de l'aspirine par les femmes enceintes. En effet, face à un échantillon et à un nombre d'événements faibles, il est essentiel de reproduire cette analyse à plus grande échelle avant toute affirmation. En attendant, l'association observée est fortement plausible dans la mesure où l'aspirine cible la production de prostaglandines, des substances indispensables à l'implantation du fŒtus. Quant au paracétamol, son action pourrait être restreinte au système nerveux. Face à ce risque, pour l'instant soupconné, on ne peut que conseiller d'éviter d'utiliser des AINS durant la période de conception puis en début de grossesse.