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Pas une goutte de bière !

Mise à jour par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 25/04/2017 - 15h04
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La consommation d'alcool est associée à un risque accru de goutte, maladie inflammatoire des articulations, particulièrement fréquente chez les hommes. Or tous les alcools n'agissent pas de la même facon sur ce risque. La bière se révèle la plus dangereuse !

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Le rôle de l'alcool dans le déclenchement de crises de gouttes est maintenant bien connu. Mais on sait moins que la nature de l'alcool consommé joue un rôle. Le risque de goutte a été analysé auprès d'un échantillon de plus de 47.000 hommes, indemnes d'antécédent de goutte, dont les consommations d'alcool (vin, bière et spiritueux) ont été enregistrées durant douze années consécutives (1986-1998). Au terme de cette période, 730 cas de goutte ont été notifiés. Les auteurs constatent que le risque s'accroît avec la quantité d'alcool ingérée.

Le risque le plus élevé est rencontré avec la bière. Viennent ensuite les spiritueux, tandis que le vin, qu'il s'agisse de vin rouge ou blanc, n'a qu'un effet plus modeste. Le risque augmente proportionnellement avec la quantité de bière consommée : 2 à 4 bières par semaine multiplient le risque de goutte par 2,3, tandis que 2 bières par jour multiplient ce risque par 2,5. Quant aux spiritueux, le risque est de 1,3 pour un verre par mois à un verre par semaine et de 1,6 avec un verre par jour.

De l'alcool, mais pas seulement !

Les effets de l'alcool sur la goutte ne sont probablement pas liés à l'alcool lui-même, mais à un autre composant. En ce qui concerne la bière, il s'agit peut-être de sa teneur élevée en purine. En effet, rappelons que la goutte est due à un excès d'acide urique qui cristallise dans les articulations et produit l'inflammation. Or, l'acide urique est formé dans l'organisme par dégradation des purines. C'est pourquoi, la prévention repose en partie sur un régime alimentaire pauvre en purine.

En conclusion, si vous êtes un sujet à risque, ne consommez pas d'alcool, et surtout pas de bière. Ne vous fiez pas au degré d'alcool. Et méfiez-vous de vos substitutions : les produits riches en fructose, y compris les boissons sucrées, augmentent aussi le risque de goutte... 

Initialement publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 18/05/2004 - 00h00 et mis à jour par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 25/04/2017 - 15h04

The Lancet, pp 1277-1281, avril 2004.
Bitik, B. et al., . 2014 Jun; 1(2): 72–77. Published online 2014 Jun 1. doi:  10.5152/eurjrheumatol.2014.021

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