D'un tiers à la moitié des patients épileptiques n'observent pas leur traitement médicamenteux. C'est la raison pour laquelle ils triplent leur risque de décéder des suites de la maladie, comme le montre une nouvelle étude américaine.

Traitement médicamenteux insuffisamment observé
L'étude menée sous la direction du docteur Edward Faught de l'University of Alabama (Birmingham's Epilepsy Center) a procédé à l'analyse de données datant de la période 1997 à 2006. Celles-ci provenaient de programmes d'aide médicale destinés aux personnes disposant d'un faible revenu habitant dans les états américaines de Floride, Iowa et New Jersey.
Elles concernaient au total 33.658 personnes épileptiques, âgées de plus de 18 ans, à qui on avait prescrit au moins deux fois un médicament contre l'épilepsie. 26% d'entre elles ne prenaient pas ou de manière insuffisante leurs médicaments.
Lors d'une attaque d'épilepsie, l'activité normale des cellules nerveuses du cerveau est bouleversée. En conséquence, le patient est sujet à des sensations étranges, des émotions et il est parfois aussi atteint de convulsions et de pertes de conscience partielles ou totales. Si bien que, par exemple, l'épilepsie et la conduite d'un véhicule ne sont pas compatibles. Cette affection touche de 1 sur 150 à 1 sur 200 personnes. Les médicaments diminuent la fréquence des attaques ou les éliminent totalement.
Epilepsie et risques
L'étude d'Edward Faught et de ses collègues prouve l'énorme importance d'un bon usage des médicaments. Les patients épileptiques qui n'avaient pas pris plus de 2 fois sur 10 leurs médicaments pendant une période de trois mois, avaient triplé leur risque de mourir par rapport à ceux qui observaient scrupuleusement leur traitement.
De plus, le recours aux soins hospitaliers avait augmenté de 86% et le nombre d'admissions aux urgences de 50%. Enfin, les scientifiques ont aussi noté une augmentation significative du nombre d'accidents de voiture et de fractures osseuses. L'étude a également tenu compte de l'âge, du sexe, d'autres problèmes médicaux et de la prise d'autres médicaments.
Les chercheurs américaines ont pointé différentes raisons pour lesquelles les patients ne prennent pas ou pas convenablement leurs médicaments. Par exemple, le coût, les effets secondaires ou une grossesse éventuelle. Mais, selon les scientifiques, ces arguments n'ont aucun poids face au risque nettement augmenté de lésions. "Les patients doivent absolument continuer à prendre leurs médicaments", insiste le docteur Edward Faught.