Une étude à grande échelle menée dans un hôpital universitaire néerlandais a indiqué qu'un recours parcimonieux aux antibiotiques pouvait se révéler meurtrier, tel est le revers de la politique adoptée par nos voisins du Nord en matière d'antibiotiques.

Belgique - Pays-Bas
Il est un fait que dans notre pays les pharmacies délivrent énormément d'antibiotiques. Les Belges en consomment à la moindre grippe, rhume ou mal de gorge le plus bénin. Pourtant, un traitement aux antibiotiques s'avère rarement nécessaire voire inutile parce que ces affections sont généralement virales. En Belgique, le gouvernement et les associations de médecins et de scientifiques organisent même régulièrement des campagnes d'information dans le but de convaincre la population de l'inutilité des antibiotiques en cas d'infections virales. Aux Pays-Bas par contre, cela fait déjà longtemps que les médecins ont coupé le robinet des antibiotiques, avec comme conséquence que nos voisins du Nord développent moins de résistances aux bactéries. Cette politique a toutefois son revers. En effet, une étude néerlandaise récente a montré que la prescription d'antibiotiques au compte-gouttes ne constitue pas toujours une bonne décision.
Le revers de la médaille
Tous les ans aux Pays-Bas, des centaines de patients hospitalisés meurent inutilement parce que les médecins qui les soignent se sont montrés trop économes dans l'administration d'antibiotiques. Telle est la conclusion des chercheurs de l'Academisch Centrum Amsterdam qui ont récemment publié leurs travaux dans The Lancet, une revue médicale de référence. Selon eux, l'administration préventive d'antibiotiques aux patients des soins intensifs sauverait 500 vies par an.