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Seins et sport : le soutien-gorge en question

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 03/03/2017 - 12h33
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Si l'on en croit les arguments de l'industrie textile, les femmes qui font du sport devraient porter des soutiens-gorge spéciaux pour protéger leurs seins.

Une étude tempère quelque peu cette affirmation.

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Du sport, mais pas de de soutien-gorge : quel impact sur les seins ?

En 2003, une jeune sportive, doctorante en médecine, Laetitia Pierrot s'est intéressée à la question de savoir s'il y avait véritablement un intérêt pour les seins d'une femme de porter ou non un soutien-gorge pendant la pratique sportive (1). A cet effet, elle a réalisé une étude sur 33 volontaires pratiquantes régulières à qui elle a demandé de dégrafer le haut pendant un an. Les sujets avaient entre 18 et 25 ans, étaient en bonne santé, ne fumaient pas et pratiquaient une activité sportive d'au moins quatre heures par semaine. Elle y a différencié le sport à mobilité verticale, par exemple la gymnastique ou la course à pied, par opposition aux disciplines en position couchée comme la natation. Précisons que ces femmes arrêtaient complètement le port du soutien-gorge, c'est-à-dire non seulement pendant la pratique sportive, mais aussi dans la vie quotidienne. Le protocole prévoyait un bilan biométrique et interrogatoire des sujets à 4 reprises durant l'étude.

Des seins en pleine forme

Lors de la première évaluation qui survenait à 6 semaines du début de l'étude, une majorité de femmes faisait état d'un certain inconfort à aller seins nus ; il n'est en effet pas aisé de se défaire d'une habitude à ce point ancrée dans la vie quotidienne. Cette plainte s'atténuait au bout de six mois, et disparaissait au terme de l'étude, avec 88% de femmes qui déclaraient ressentir plus de confort et une meilleure liberté gestuelle. Quant aux paramètres purement physiques mesurés lors des différents bilans, on constatait une amélioration de la qualité des tissus des seins et un meilleur développement musculaire pour l'ensemble des muscles rotateurs de l'épaule et du muscle grand pectoral. Avec en prime une diminution importante des vergetures au cours des six premières semaines. Ceci s'expliquait par l'absence de compression du soutien-gorge sur la peau et les pédicules vasculaires et un meilleur drainage veineux et lymphatique. D'autres mesures confirmèrent l'avantage de ne pas porter de soutien-gorge. Après un an, on notait par exemple une nette diminution de la hauteur mamelon-acromion. Les seins se trouvait donc légèrement rehaussé. D'autres mesures abondèrent dans le même sens: augmentation de la hauteur mamelon-base du sein et de l'angle mamelon-horizontale. En revanche, on n'observait pas de différence significative concernant le type de sport pratiqués.

De toutes ces mesures biométriques, il ressort en définitive que, contrairement à l'idée reçue, les seins ne tombent pas sans soutien. Passé un temps d'adaptation, les femmes qui ont participé à cette étude n'ont pas eu à se plaindre d'inconfort pendant la pratique sportive et ont même gagné une image positive de l'esthétique de leurs seins. A méditer.
 

Initialement publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 18/07/2006 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 03/03/2017 - 12h33

Pierrot L., Evolution du sein après l'arrêt du port du soutien gorge, étude préliminaire longitudinale sur 33 sportives volontaires, Thèse présentée le 19 décembre 2003 devant la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon.

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