PUBLICITÉ

Un sélénium à tout faire!

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 07/06/2005 - 00h00
-A +A

Les carences en sélénium sont relativement fréquentes chez les athlètes qui présentent alors toutes sortes de symptômes bizarres: immunité basse, déprime, insomnie.

PUB
SOMMAIRE

Le sélénium fait l'objet de beaucoup d'attention depuis qu'on a découvert qu'il fait partie de la famille des fameux anti-oxydants, chargés de lutter contre les radicaux libres largués en hordes sauvages dans toutes les situations de "stress oxydatif" et notamment la pratique du sport! Il agit alors en synergie avec la vitamine E pour faciliter la mise en action d'une enzyme appelée "glutathion peroxydase", qui joue un rôle tout à fait crucial dans la défense des tissus.Indirectement, il participe ainsi à la protection des membranes cellulaires, ce qui intéressera au premier chef les adeptes des disciplines d'endurance particulièrement vulnérables sur le plan nerveux (déprime, fatigue chronique, insomnie) et hormonal (aménorrhée, épuisement glandulaire).

Le sélénium trouve aussi le moyen de s'associer à un acide aminé, la cystéine, pour former la "sélénocystéine" que certains spécialistes n'hésitent plus à désigner sous l'expression "le 21ème acide aminé".

Sur le plan immunitaire aussi, on prend conscience du rôle important qu'il joue face aux microbes responsables des otites, sinusites, rhumes, bronchites et angines à répétition. Et ce n'est pas tout! Le sélénium aurait aussi le pouvoir d'empêcher la mutation des virus dans des formes plus agressives. Il s'agit d'un phénomène classique dans les épidémies de grippe où une affection a priori bénigne peut prendre soudain un tour beaucoup plus virulent à la suite d'une toute petite transformation de l'ARN. Or, on s'apercoit qu'un tel accident est d'autant plus susceptible de se produire que l'organisme hôte présente un déficit en sélénium.

Cet oligo-élément réduit aussi la toxicité des métaux lourds (plomb, cadmium, mercure, entre autres) en formant avec eux des complexes inertes, qui sont rapidement éliminés, sans dommage pour le foie.

Enfin, le sélénium serait indispensable au bon fonctionnement cérébral. Il faut savoir que les tissus nerveux sont naturellement pauvres en enzymes anti-oxydantes et riches en graisses: elles représentent environ 70% du poids de notre matière grise! Cette répartition place le cerveau dans un état de grande vulnérabilité par rapport aux radicaux libres. Si, en outre, la production de glutathion peroxydase se trouve freinée par un manque de sélénium, on s'expose à une chute parfois spectaculaire des fonctions cognitives. C'est probablement ce qui se passe dans le cadre de certaines maladies psychiques affectant les sportifs en phase de surentraînement.

Ode aux moules

Au vu de ce qui précède, on comprend que les carences en sélénium jouent un rôle important en matière de santé publique. Dans un pays comme la Belgique, on estime qu'environ 30% de la population n'assimile pas assez de sélénium. Cette proportion grimperait jusqu'à 50 voire 60% des sportifs. Beaucoup de problèmes tendineux, musculaires ou articulaires à répétition résulteraient de ces carences. C'est pourquoi les athlètes sont de plus en plus nombreux à consommer des gélules.

Il faut dire qu'il en est pour le sélénium comme pour le fer: on en trouve quasiment partout, mais à des doses généralement très faibles (de l'ordre de 20μg de sélénium pour 100g de nourriture). En cas de supplémentation, on recommande tout de même de ne pas forcer la dose (pas plus de 100 µg de sélénium par jour). Prise en excès, la substance risque de devenir toxique pour l'organisme.

Une stratégie plus prudente sera d'accommoder son alimentation. Privilégiez les moules (290-360 μg/100g), le saumon, les crevettes (entre 200-250), tous les autres coquillages et poissons (entre 150 et 200) ou encore le muesli, le foie, les rognons et le lapin (entre 100-150).

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter e-santé !Accédez au service diététique e-santé

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 07/06/2005 - 00h00
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ