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Sida : l'infarctus est devenu la première cause de décès ...

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 28/02/2006 - 00h00
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Les trithérapies ont bouleversé le pronostic du sida, la mortalité ayant été divisée par trois dans les cas les plus sévères. Ainsi, comme dans la population générale, la première cause de décès des patients infectés par le VIH est l'infarctus du myocarde. Mais ces infarctus survenant plus tôt chez eux et étant plus graves, il faut s'intéresser à la prévention.

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Sida et risque cardiovasculaire

Le suivi d'une cohorte de malades atteints du sida et bénéficiant d'une trithérapie, la cohorte APROCO, a permis de constater que l'excès de risque cardiovasculaire était de 20% chez les hommes et de 59% chez les femmes, en comparaison d'une population témoin. L'infarctus devient ainsi la première cause de décès dans cette population à risque prenant des traitements lourds.

La priorité : arrêter de fumer

Cependant, les traitements sont loin d'expliquer ce fort taux de complication cardiaque et le tabac garde sa première place. En effet, dans la cohorte VIH, 56,6% des malades fumaient, contre 32,7% dans la population générale. Pour se protéger du risque de maladie cardiovasculaire, la première chose que doivent donc faire les malades atteints de VIH est d'arrêter de fumer !La deuxième explication est liée à une forte perturbation du bilan lipidique (cholestérol, triglycéride), qui s'explique tant par les traitements anti-VIH que par une mauvaise hygiène de vie. Là encore, la solution passe en premier lieu par la prévention, c'est-à-dire par une meilleure alimentation, moins grasse et plus équilibrée, et par une plus grande activité physique.Il est tout aussi important de faire régulièrement un bilan lipidique pour suivre son risque et prendre en compte les effets propres aux différents antiviraux, en fonction de leurs effets secondaires sur ces paramètres lipidiques. En effet, il semblerait que les antiviraux les plus récents interfèrent moins sur le bilan lipidique que leurs prédécesseurs.De nouveaux protocoles de prise en charge sont donc à étudier de manière à réduire le plus possible le risque cardiovasculaire des malades atteints de VIH. Les personnes séropositives doivent bien comprendre que leur durée de vie s'allonge constamment et que, de ce fait, elles ont maintenant à s'intéresser, comme tous les autres, à la prévention.

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 28/02/2006 - 00h00 Le Quotidien du Médecin N°7893, mardi 7 février 2006.
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