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Des sportifs pas comme les autres

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 29/07/2003 - 00h00
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Pour les personnes handicapées, le sport constitue souvent un excellent moyen de se réconcilier avec leur corps et de retrouver une certaine autonomie, synonyme de liberté.

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Les manifestations sportives réservées aux personnes handicapées, bénéficient d'une popularité croissante. Les spectacles qu'il nous est donné d'admirer éveillent même certaines vocations et attirent l'attention sur ces pratiques qui ont vu le jour, en 1948, à l'occasion des Jeux Olympiques d'été à Londres. Aujourd'hui, les épreuves pour handicapés connaissent un tel succès que, depuis 1992, les Jeux Paralympiques se déroulent sur les mêmes sites que les Jeux Olympiques des valides. Cet honneur récompense bien la détermination de ces hommes et de ces femmes qui, avant d'être handicapés, sont d'abord des sportifs.

Handicap, quel handicap ?

Pour les personnes handicapées, plus encore que pour les valides, la sédentarité devient vite synonyme de décrépitude. L'hygiène de vie doit être irréprochable. Une mauvaise position sur le fauteuil entraîne vite des escarres. Une vessie trop pleine dégénère facilement en cystite. Le sport permet à la personne handicapée de mieux gérer sa condition et favorise une reprise en charge des fonctions organiques déficientes. Lentement, le schéma corporel reprend forme. L'amputé apprend à mieux gérer ce membre fantôme néanmoins source de douleur (de "déaffération"). Le paralysé rétablit une meilleure circulation sanguine, une adaptation cardiaque à l'effort plus précise, une thermorégulation plus efficace. Même les tétraplégiques parviennent grâce au sport à augmenter leur capacité respiratoire et à réduire les risques d'évanouissement par hypotension. Sur le plan psychologique aussi, le sport permet de surmonter les inévitables périodes dépressives et de repli. C'est d'ailleurs parmi les handicapés sportifs que l'on rencontre les plus brillantes réussites professionnelles. Par un curieux phénomène de compensation, ces athlètes font la démonstration de ressources dont la valeur d'exemple dépasse de beaucoup le monde des handicapés... et celui du sport!

Une question de disciplines

Le choix des sports est très vaste. Ainsi, on retrouve toutes les disciplines de l'athlétisme (sauf la perche) et de la natation.Le judo, lui, est réservé aux déficients visuels dans les sept catégories de poids. La limite des tatamis est marquée par un changement de texture du sol.Le basket-ball est pratiqué exclusivement en fauteuil, ainsi d'ailleurs que l'escrime avec des règles identiques à celles du sport pour les "debout".Le cyclisme comporte des épreuves solo pour les amputés et infirmes moteurs cérébraux, et en tandem pour les déficients visuels pilotés par un guide valide. Le tennis est pratiqué exclusivement en fauteuil, sans autre classification. On y retrouve tous les coups du sport que nous connaissons (lobs, amorties, smashes) et le seul avantage octroyé aux joueurs "assis" sera d'avoir droit à deux rebonds. Pas question d'une telle concession en tennis de table où les joueurs "assis" ou "debout" ont développé une dextérité et un sens de l'anticipation extraordinaire. Les compétitions de tir à l'arc ou de tir olympique (pistolet, carabine) n'ont rien à envier aux épreuves pour valides. Enfin, l'haltérophilie (exercices uniquement couchés), le football (sept joueurs sur un terrain plus petit) et le volley ball (pratiqué debout et assis par terre avec un filet abaissé) clôturent l'éventail des disciplines paralympiques.L'hiver, les handicapés participent à presque tous les sports (ski de fond, de descente, luge, etc.) et font preuve d'imagination et d'adresse pour goûter eux aussi aux joies de la neige.

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 29/07/2003 - 00h00 www.paralympic.org
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