Selon une grande étude européenne, le poids, mais aussi le tour de taille, qui indique la localisation de la graisse, sont des marqueurs puissants du risque de décès prématuré. Explications.

Un surpoids important est fortement corrélé au risque de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2. Dans le cadre de l'étude EPIC ("European prospective investigation into cancer, chronic diseases, nutrition and lifestyle") menée à travers 9 pays d'Europe sur près de 360 000 personnes, des chercheurs ont déterminé la relation existant entre plusieurs marqueurs du poids ou de l'adiposité (tour de taille, l'Indice de Masse Corporelle (IMC*), rapport taille/hanche) et le risque de mort prématurée. Cette étude montre qu'il faut désormais non seulement consulter de temps en temps sa balance, mais aussi de recourir au bon vieux mètre ruban
5 cm font la différence
La moyenne d'âge des participants dont les données ont été analysées était de 51 ans. Durant les 9,7 ans de suivi, les auteurs ont relevé 14 723 décès. Il apparaît que le risque le plus faible de décès est observé chez les sujets présentant un IMC de 25.3 kg/m² chez les hommes et 24.3 chez les femmes, soit les valeurs les plus basses (flirtant quand même avec le surpoids!).
Les auteurs ont également constaté que le tour de taille et le rapport taille/hanches étaient fortement associés au risque de décès.
Ainsi, le risque relatif de décès chez les hommes et les femmes appartenant au groupe de personnes présentant le tour de taille le plus élevé (plus de 102.7 cm pour les hommes et plus de 89.0 cm chez les femmes) était respectivement 2,05 et 1,78 fois plus élevé que celui des personnes ayant les valeurs les plus faibles pour cet indicateur (tour de taille au-dessus de 86.0 cm et 70.1 cm respectivement).
Par ailleurs, chaque augmentation de cinq centimètres de la circonférence de la taille accroît le risque de mortalité de 17% chez les hommes et de 13% pour les femmes.
De même pour le rapport tour de taille / tour de hanches, les hommes et femmes du groupe le plus élevé présentaient un risque relatif de décès multiplié respectivement par 1,68 et 1,51.
L'IMC, un bon indicateur à compléter
Ces données suggèrent que l'obésité globale, mais aussi l'obésité abdominale (concentrée au niveau du ventre ou dite "pomme"), sont clairement associées au risque de décès. De plus, ces données supportent l'utilisation de la mesure du tour de taille ou du rapport taille/hanches, en plus de l'IMC, pour estimer le risque de décès. Désormais, la balance ne suffit plus
*IMC = poids (en kg) divisé par la taille (en mètre) au carré
IMC = 20-25: poids normal
25-30: surpoids
30 = obésité