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Le schizophrène est à haut risque cardiovasculaire

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 15/08/2006 - 00h00
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Attention, le sujet schizophrène est aussi à haut risque cardiovasculaire. La prévention, le dépistage et le traitement des affections cardiovasculaires doivent faire partie intégrante de la prise en charge du schizophrène car il multiplie les facteurs de risque.

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Schizophrénie et traitement antipsychotique

Lorsqu'on entend le mot schizophrénie, on pense immédiatement aux symptômes et aux conséquences de cette maladie. En effet, cette affection, caractérisée par une modification de la personnalité et une perte du contact avec la réalité, intrigue beaucoup. Les répercussions sur la qualité de vie et sur l'entourage sont également importantes.
Ensuite, on pense qu'heureusement cette maladie peut se guérir grâce aux traitements médicamenteux que sont les antipsychotiques.

Mais qui sait que le schizophrène est également un sujet à haut risque cardiovasculaire ?
Cette considération est importante car elle signifie que les malades doivent aussi bénéficier d'une surveillance accrue dans ce domaine. En d'autres termes, la prévention cardiovasculaire et le traitement des troubles cardiovasculaires doivent faire partie intégrante de la prise en charge du sujet schizophrène.

Le schizophrène multiplie les facteurs de risque cardiovasculaire

Les schizophrènes souffrent deux fois plus souvent que les autres d'obésité, de diabète et de syndrome métabolique (association de cinq facteurs de risque cardiovasculaire). Ils présentent aussi fréquemment des anomalies au niveau des lipides sanguins : excès de cholestérol total, de " mauvais " cholestérol, de triglycérides. Ces troubles expliquent à eux seuls pourquoi la mortalité cardiovasculaire est deux fois plus élevée dans cette population et pourquoi leur espérance de vie diminue de dix ans en moyenne.
Et ce n'est pas tout, les personnes atteintes de schizophrénie multiplient encore les facteurs de risque cardiovasculaire car ce sont de gros fumeurs et de grands sédentaires (71% des schizophrènes sont des fumeurs et 70% sont sédentaires). Par ailleurs, l'alimentation du schizophrène est souvent déséquilibrée.

La plupart du temps, toutes ces affections ne sont pas dépistées chez les sujets souffrant de schizophrénie. Ils bénéficient d'un traitement efficace contre la schizophrénie, mais d'aucune prise en charge des facteurs et des affections cardiovasculaires.

Il est aujourd'hui indispensable de connaître et de traiter le sur-risque cardiovasculaire que présente le sujet schizophrène. Et ce, d'autant plus que les traitements antipsychotiques ne sont pas tous équivalents vis-à-vis des paramètres cardiovasculaires. Certains auraient plutôt tendance à les améliorer (diminution du cholestérol, de la tension artérielle, de la glycémie, etc.), d'autres à les dégrader.
Un choix plus judicieux à ce niveau pourrait donc aussi être bénéfique

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 15/08/2006 - 00h00 26e congrès de l'American Psychiatric Association, conférence de presse BMS, juin 2006.
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