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Transgenre : en quoi consiste le « changement de sexe » ?

Mise à jour par Thomas Coucq, journaliste santé le 07/03/2014 - 09h12
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Pour certaines personnes transgenres (ou transsexuelles), l’intervention hormonale et chirurgicale peut parfois être la solution.

En quoi consiste-t-elle ?

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Transgenre : le troisième sexe ?

Êtes-vous un homme ou une femme ?

La réponse vous semble peut-être évidente. Et pourtant… S’il y a souvent concordance entre le « sexe anatomique » et le sentiment d'être un homme ou une femme, la réalité est parfois bien plus complexe.

Chez les personnes transgenres (ou transsexuelles) par exemple, le « genre psychologique » ne correspond pas forcément au sexe anatomique, et donc à l’étiquette « homme » ou « femme ». Une telle situation n’est pas toujours évidente à gérer…

« À chaque fois qu’une personne transgenre est appelée Madame ou Monsieur ou doit déclarer son identité, à l’école ou au travail, cela peut provoquer une souffrance terrible ! », explique le Dr Bérénice Gardel, psychiatre à l’hôpital Foch à Suresnes. Sans compter les discriminations ou les rejets qui sont très fréquents…

Pour certains, mieux vivre passe dès lors par le « changement de sexe ».

Changement de sexe : un long parcours médical

Evaluation psychiatrique

Le parcours du changement de sexe commence par une période d'évaluation par un psychiatre.
Cette étape permet de s’assurer que la demande est justifiée et de préparer la personne.

« Attention, il ne s’agit absolument pas d’une psychothérapie ! », insiste le Dr Bérénice Gardel. « Il s’agit plutôt de s’assurer que la personne est bien motivée et qu’une telle intervention est indiquée. » Il existe en effet certaines contre-indications psychiatriques, comme la schizophrénie.

Des hormones à vie

Une visite chez l’endocrinologue, un spécialiste des hormones, permet ensuite de faire un bilan et d’organiser différents examens : prise de sang et dosage hormonaux, échographie de l’abdomen, radiographie… S’il n'y a pas de contre-indication médicale, un traitement hormonal à vie est initié.

Parcours de transition

Pour le parcours de « femme à homme » :

  • Le traitement hormonal est initié, 6 mois à un an avant la chirurgie.
    Il vise à masculiniser la personne et consiste en une injection d’androgènes – et notamment de testostérone – une à deux fois par mois. Les cycles menstruels s’interrompent et les caractères masculins secondaires apparaissent : la pilosité devient plus importante, la voix devient plus rauque, la répartition des graisses et des muscles change…
  • Une intervention chirurgicale permet ensuite de réaliser une hystérectomie/ovariectomie non-conservatrice, c’est-à-dire l’ablation chirurgicale de l’utérus et des ovaires.
    Une mammectomie est également réalisée, pour enlever les 2 seins.
  • Il est ensuite possible de réaliser une phalloplastie, une « construction » de pénis.
    Il est à l'heure actuelle possible de reconstruire un sexe qui permet d'uriner et d'avoir des érections, mais la procédure est complexe et les complications restent fréquentes.

Pour les chirurgies « d’homme à femme » :

  • Un traitement anti-androgénique est tout d’abord prescrit afin de faire chuter le taux de testostérone.
    Un traitement hormonal en comprimés ou en gel à base d’œstrogène, l’hormone féminine, est ensuite initié : la pilosité diminue, la poitrine pousse modérément… Une « construction » de sein peut également être effectuée.
  • Au cours de l’intervention chirurgicale, une ablation des testicules et de la verge est pratiquée et un vagin est reconstruit à partir du pénis. Un clitoris peut être créé à partir du gland, ce qui permet dans beaucoup de cas de préserver des sensations satisfaisantes. Des petites et grandes lèvres sont ensuite façonnées à partir de la peau du scrotum et des testicules.

Précisons que la chirurgie a pour but d'obtenir des sensations et une apparence conformes au genre désiré. Elle ne peut pour l'instant pas aller plus loin. Une femme transgenre n'aura pas de menstruations, un homme transgenre n'éjaculera pas, et pour les deux la conception d'un enfant dans le nouveau sexe est absolument impossible.

 

Initialement publié par Thomas Coucq, journaliste santé le 11/03/2014 - 11h00 et mis à jour par Thomas Coucq, journaliste santé le 07/03/2014 - 09h12

Merci au Dr Bérénice Gardel, psychiatre à l’hôpital Foch à Suresnes, à Mme Eva Abella Martin, Attachée juriste à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et à l’ASBL Genres Pluriels.

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